Le stress fait partie de la vie; à un moment ou l’autre, nous avons tous pu ressentir ses effets. Le stress physique comme mental peuvent générer des tensions ou autres inconforts dans le corps. Cet article, vous présente sommairement ce qu'est le stress pour mieux le comprendre. Il vous propose aussi quelques pistes de solution afin d’alléger ses conséquences et de ramener le corps dans un certain équilibre physiologique, dont les soins ostéopathiques.
En biologie, le stress représente l’ensemble des réactions d’un organisme soumis à des pressions ou contraintes de l’environnement, qui sont appelés stresseurs ou facteurs de stress. Ce peut être presque n’importe quel agent qui perturbe l’organisme: chaleur, froid, toxine, blessure, choc émotionnel, situation nouvelle, manque de sommeil, pression psychologique, etc.
Toutefois, tout le monde ne répond pas de la même manière à un facteur de stress. De la même façon, tout le monde ne considère pas la même situation comme étant stressante. La notion de bien-être est également infiniment subjective selon les individus. L’ensemble des réactions de l’organisme peut donc dépendre, entre autres, de la perception qu’a l’individu de sa situation.
L’homéostasie : la recherche de l’équilibre
Le corps humain, comme tout organisme vivant, doit maintenir son milieu intérieur en équilibre avec son environnement extérieur pour arriver à survivre. Il est capital pour le milieu intérieur de l’humain de rester au sein de paramètres établis pour un fonctionnement optimal, peu importe les conditions du milieu extérieur; c’est ce que l’on appelle l’homéostasie.
Tout facteur de stress entraîne des modifications dans la valeur d’un ou de plusieurs éléments contrôlés au sein de l’homéostasie. C’est pourquoi le corps humain tente physiologiquement de neutraliser les effets du(des) facteur(s) de stress qu’il subit.
L’ostéopathie est une thérapie manuelle qui vise à rétablir l’équilibre structurel et fonctionnel du corps humain, dans le but de redonner mobilité et liberté à ses différentes structures (CPOQ, 2017). Serait-ce alors une possibilité que l’ostéopathie puisse aider à gérer le stress?
En ayant comme objectif la liberté et la mobilité des tissus myofasciaux, muscles, nerfs, ligaments, membranes et organes, afin que les fluides du corps puissent aller et venir, nourrir et décharger chacune des structures de ses déchets; l’ostéopathie favoriserait une liberté de mouvement permettant à l'organisme une économie d’énergie (Hanley, 2021) et aiderait le corps à retrouver la voie de l’homéostasie. De ce fait, l’ostéopathie pourrait être une alliée pour gérer le stress.
Qu’est-ce que le stress ?
La notion de stress a été introduite par Hans Selye, endocrinologue né à Vienne, qui s’est spécialisé dans la recherche à l’Université de Montréal. Ce pionnier a commencé à s’interroger sur une possible réponse physiologique commune quand il a constaté que malgré des diagnostics différents, octroyés selon des symptômes spécifiques, plusieurs malades présentaient un ensemble de symptômes non-spécifiques commun. Il a donc soumis des animaux de laboratoire à divers stress avant de les disséquer et observa un fait curieux qu’il parvint à démontrer en 1936 : peu importe la nature du stress subi par l’animal, que ce soit manque de nourriture, excès d’exercice ou autre, une large gamme de conditions stressantes et d’agents nocifs déclenchent la même séquence de changements physiologiques. Cette suite de changements, il l’appellera «Réponse au stress» ou «Syndrome général d’adaptation». Cette réponse comprend trois stades :
1. la réaction initiale d’alarme
2. la réaction ou stade de résistance au stress
3. l’épuisement
Phase 1 : la réaction initiale d’alarme
Elle implique un axe nerveux rapide, émanant principalement de la partie sympathique du système nerveux autonome, et répond au stresseur via la partie centrale des glandes surrénales, qui sécrétera les deux hormones suivantes: adrénaline et noradrénaline. La réaction d’alarme a pour fonction de mobiliser rapidement les ressources de l’organisme pour une activité physique immédiate. Elle s’accompagne d’un afflux de sang ainsi que d’une hausse de la glycémie et du rythme respiratoire afin d’apporter glucose et oxygène aux organes qui contribuent le plus à éviter le danger :
1. le cerveau, qui met l’organisme sur le pied d’alerte
2. les muscles squelettiques, qui doivent être prêts à repousser la menace ou fuir
3. les voies respiratoires, qui se dilatent pour capturer tout l’oxygène nécessaire à l’organisme
4. le coeur qui doit pomper vigoureusement pour envoyer le sang au cerveau, aux poumons et aux muscles
Phase 2 : la réaction ou stade de résistance au stress
Elle est majoritairement activée par l’hypothalamus. Cette activation endocrine mène à la libération de plusieurs hormones, dont le cortisol principalement. Le but de cette cascade hormonale est d’optimiser la mise à disposition des ressources nécessaires pour aider l’organisme à continuer sa lutte contre les facteurs de stress, longtemps après la fin de la réaction d’alarme. En général, ce stade permet de surmonter un épisode de stress afin que l’organisme revienne à son état normal d’homéostasie.
Quand les facteurs de stress persistent et affectent l’organisme sur une longue période, les ressources de l’organisme n’arrivent plus à soutenir le stade de résistance, stade qui se solde alors par un échec: l’organisme entre dans une phase d’épuisement.
Phase 3 : l’épuisement
Cette étape finale correspond à un état de stress chronique. Il faut savoir que le corps est extraordinairement bien construit et tente de s’adapter au stress. Cet effort constant d’adaptation pour maintenir l’équilibre de son milieu intérieur malgré la présence d’éléments stresseurs est nommé allostasie. Quand cette réponse au stress est activée chroniquement ou de manière répétitive et qu’elle surcharge l’organisme, elle devient la charge allostatique. Lorsque l’organisme subit une trop grande quantité d’hormones de stress sur une période prolongée, cela peut entraîner une perte de masse musculaire, une diminution du système immunitaire, une possible ulcération des voies gastro-intestinales, entres autres.
Quoi faire contre le stress ?
D’abord, il est primordial d’apprendre à écouter son corps et trouver des façons bien à soi de diminuer son stress. Personne n’arrivera à connaître mieux notre corps que nous-mêmes. Plusieurs options sont disponibles pour prendre soin de soi lors de périodes de stress prolongé : le sport, le yoga, la méditation, la cohérence cardiaque peuvent être des alliés.
Comment l’ostéopathie peut-elle être utile en cas de stress?
Le stress physique comme mental provoqueraient, entre autres, des tensions musculosquelettiques mesurables. L’ostéopathie peut contribuer à la libération des tensions créées dans les tissus corporels durant un épisode de stress, notamment celles des fibres musculaires de l’important diaphragme thoraco-abdominal ainsi que des autres diaphragmes du corps, afin de favoriser un fonctionnement optimal de l’organisme.
En réduisant la tension musculaire, l’ostéopathie pourrait possiblement réduire réciproquement le stress émotionnel en faisant passer l’équilibre du système nerveux autonome du côté parasympathique, induisant un état de relaxation potentiellement bénéfique pour la santé mentale (Abraham et al., 2021).
La partie parasympathique du système nerveux autonome aide à la régénérescence du corps en causant vasodilatation, détente des muscles lisses et augmentation d’apport sanguin concomitants; résultant en une augmentation de l’amplitude de mouvement, une diminution dans la perception de la douleur, et/ou un changement tissulaire (Henley et al., 2008). Cette cascade a pour effet de procurer un îlot de calme au corps.
Dans la littérature existante, les techniques ostéopathiques de relâchement myofascial du tronc et du cou ainsi que certaines techniques visant l’équilibre du mécanisme crânio-sacré seraient les plus bénéfiques pour aider le corps à faire face à un stress chronique ou répété.
Alors si vous vous sentez stressé(e), avant qu’inconfort physique, douleur ou blessure ne survienne parce que le corps n’arrive plus à sortir de son stade de résistance, faites une pause et pensez à vous de la manière qui vous convient le mieux. Rappelez-vous que votre ostéopathe peut intervenir avec une méthode manuelle douce pour orienter votre corps vers le retour à l'équilibre.
par Karine Delisle, Ostéopathe D.O. anciennement chez CORPS EN MAIN clinique d'ostéopathie de Boucherville, avec la participation de Brigitte Dubuc, Ostéopathe D.O. propriétaire et Thérapeute en relation d'aide, clinique d'ostéopathie au Plateau-Mont-Royal à Montréal, près de Rosemont et clinique d'ostéopathie à Boucherville et en ligne
||| Mise en garde ||| L'ostéopathe ne se substitue en rien à votre médecin de famille. Référez-vous à l'opinion de votre omnipraticien pour une condition de santé particulière. Vous pourriez consulter un physiothérapeute si votre état nécessite un plan d'exercices personnalisés ou une réadaptation physique. L'ostéopathe, par une intervention manuelle précise des tissus du corps, ne prétend pas guérir les gens, mais plutôt les soutenir dans leur recherche de bien-être face à un inconfort physique de tout ordre.